Ne rêvons pas, la voiture électrique a un impact sur l’environnement comme peut l’avoir n’importe quel objet fabriqué de façon industrielle. Mais de plus en plus d’études démontrent qu’au-delà d’un certain kilométrage, les rejets de CO2 dégagés pour produire la coûteuse batterie sont amortis, la voiture électrique devenant ainsi plus vertueuse qu’une thermique qui continue de brûler des carburants fossiles toute sa vie. Evidemment, cela vaut uniquement si la recharge se fait avec un mix énergétique faible en CO2 (renouvelable, nucléaire). En revanche, on ne peut nier que la voiture électrique offre l’avantage de diminuer la pollution à l’échelle locale, là où elle est utilisée. Mais il convient de bien séparer les émissions de polluants (oxydes d'azote, monoxyde de carbone...) et les aérosols tels que les particules fines. Sur ces polluants indéniablement nocifs pour la santé, il semblerait bien que l’électrique n’ait quasiment aucun bénéfice sur un diesel ou un essence.
La faute aux pneus, surtout
L’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) dévoile en ce mois d'avril une étude sur les émissions des véhicules routiers. Et rappelle quelque chose que l’on a trop tendance à oublier : "alors que les émissions de particules à l’échappement ont très nettement baissé avec la généralisation des filtres à particules, celles hors échappement provenant de l’abrasion des freins, des pneumatiques et des chaussées deviennent prépondérantes et représentent en France 59 % des PM10 et PM2,5".
Malgré l’absence de combustion dans le moteur, la voiture électrique serait donc aussi néfaste si l’on ne prend en compte que ces deux types de particules fines. Comment est-ce possible ? La part de l'échappement de plus en plus faible dans les émissions totales de particules PM10 et PM2,5, d'abord. Ceci réduit l'écart entre thermiques et électrique. Puis, les données de l’Ademe montrent que si l’électrique s’illustre avec des particules issues du freinage bien moins importantes (grâce au freinage régénératif du moteur électrique), elles sont en revanche légèrement plus émettrices à cause de leurs pneus. Logique, puisqu’à segment et puissance équivalente, une électrique est bien plus lourde qu’une thermique et surtout, ses pneus ont tendance à être plus larges, en dehors de rares exceptions telles que la BMW i3.
Comment réduire les particules fines ?
L’Ademe n’invente rien en proposant des solutions qui relèvent du simple bon sens, mais encore difficiles à appliquer. Et notamment la réduction du poids des véhicules, en particulier des électriques, qui permettra d’avoir des montes pneumatiques moins larges. L’avantage serait double : moins de particules émises à cause de l’usure du pneu et moins de particules remises en suspension au passage du véhicule. D’autres pistes sont à explorer comme la réduction de la vitesse ou bien la baisse des déplacements individuels, mais ils touchent alors directement à notre mobilité et à la place acquise par la voiture dans nos sociétés.
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