Les automobilistes et les habitants de Rose-Hill peuvent pousser un ouf de soulagement. La Road Development Authority (RDA) s’attelle, depuis une semaine, aux travaux de réasphaltage des rues semées de nids-de-poule, depuis le 28 mars 2018, lorsqu’avait démarré le projet de remplacement de 2,3 km de tuyaux vétustes, à Rose-Hill. Conformément au contrat, la Central Water Authority (CWA) avait consenti à la réfection des rues, en 2019. Or, pour des raisons obscures, le projet a été renvoyé aux calendes grecques jusqu’à la décision du ministère des Infrastructures nationales de supplanter la CWA. Les travaux s’échelonneront sur un mois.
Esquiver les trous béants est le train-train quotidien des automobilistes, dont certains ont dû payer de leur poche pour réparer les dégâts causés à leurs voitures. Leur calvaire prendra fin dans un mois si l’on se fie aux travaux de réasphaltage qui ont démarré à la rue Hugnin et à la rue Boundary, il y a huit jours. « Initialement c’est la CWA qui avait décroché le contrat pour réparer les rues qui ont fait l’objet de fouilles en 2018. Sauf que depuis trois ans, les rues sont dans un état lamentable. Je ne souhaite pas évoquer les raisons de ce retard, mais tout ce que je peux dire, c’est que la CWA allouera finalement à la RDA le montant qu’elle a reçu pour faire le travail », confie un cadre du ministère des Infrastructures nationales. Les conseillers des Villes Sœurs, quant à eux, imputent ce retard démesuré à l’ « incompétence » de Best Construct Ltd, qui est le sous-traitant désigné par la CWA pour entreprendre le réasphaltage.
Les travaux à la rue Maurice-Curé, à la rue Sir Célicourt-Antelme et à la rue Ambrose, qui s’apparentaient de plus en plus à des champs de mines, débuteront la semaine prochaine. Les habitants n’ont pas caché leur joie en apprenant la nouvelle. « En dehors des dommages matériels subis par nos véhicules, le vent et le passage ininterrompu des véhicules répandent quotidiennement une épaisse couche de saleté sur les façades de nos maisons. Notre patience avait des limites, et ces travaux de réasphaltage s’effectuent à un moment où nous n’étions pas loin de manifester notre colère », soutient une habitante de la rue Maurice/Curé.
Toujours est-il que Week-End a observé qu’à la rue Sonee, où se situe la mosquée de Rose-Hill, seule la partie du milieu a été asphaltée. Selon le cadre du ministère, « le budget mis à notre disposition par la CWA pour procéder aux travaux est insuffisant pour asphalter totalement certaines rues. Par conséquent, nous avons dressé une liste de certaines rues, comme la rue Sonee, qui ont subi des dommages uniquement sur la partie où les fouilles ont été effectuées. Il est néanmoins possible, avec des moyens limités, de mettre fin au calvaire des automobilistes ». A noter qu’afin de ne pas perturber la circulation aux heures de pointe, les travaux sont effectués la nuit.
CWA—Les trois ingénieurs suspendus s’en remettent à la justice
Neevish Sharma Toolseeram, Khem Noyensing et Satyajay Prayagsingh Moohungoo, les Principal Engineers de la Central Water Authority (CWA) qui ont été suspendus de leurs fonctions, le 28 mai, ont déposé plainte devant la Cour suprême. Ils entendent interdire à la direction de porter l’affaire devant un comité d’enquête.
A noter que cette suspension découle d’une enquête menée par la CWA sur la dégradation, au cours des dix dernières années, des infrastructures des services publics d’eau potable, que cet organisme impute au laxisme des trois ingénieurs qui opèrent dans trois des six zones de l’île.
Les trois ingénieurs, qui ont retenu les services de Me Sid-dhartha Hawoldar et de l’avoué Shameek Jankee, soutiennent que la direction de la CWA aurait enfreint les règles conduisant à des actions disciplinaires. Ils s’appuient sur l’article 8.1 pour étayer le fait que la direction n’aurait pas dû les suspendre de leurs fonctions, dans la mesure où ils n’ont pas commis d’actes criminels. En outre, Neevish Sharma Toolseeram, Khem Noyensing et Satyajay Prayagsingh Moohungoo déclarent que la lettre de suspension souligne qu’ils n’ont pas le droit de quitter le pays sans une autorisation en écrit du General Manager et qu’ils sont sommés de rendre tout le matériel appartenant à l’organisme.
Selon les trois ingénieurs, la CWA a outrepassé les procédures pour les interdire de leurs fonctions, car ils affirment n’avoir jamais été mis au courant d’un quelconque rapport les visant. “The CWA has completely bypassed the procedure by proceeding to interdict the applicants without any step towards dismissal being taken”, disent-ils.
On apprend que la direction de la CWA devra se présenter en Cour suprême à la fin du mois de juin pour démontrer la pertinence de la mise sur pied de comité disciplinaire et pourquoi les trois ingénieurs ne devraient pas être réinstallés à leur postes.
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