Betamax Saga – Vikram Bhunjun : « Nous n’avons pas fait pression sur la STC, nous avons négocié »

1 month, 3 weeks ago - 26 September 2024, Le Mauricien
Betamax Saga – Vikram Bhunjun : « Nous n’avons pas fait pression sur la STC, nous avons négocié »
Le patron de Betamax, Vikram Bhunjun, récuse la thèse que la joint-venture Betamax-ESM Pte ait fait pression sur la State Trading Corporation (STC) pour décrocher le contrat d’affrètement des produits pétroliers en 2009, sous le gouvernement dirigé par le parti travailliste.

C’est ce qu’il a mis en avant-hier lors de son énième audition devant la commission d’enquête instituée par le gouvernement du MSM pour faire la lumière sur les dessous et les circonstances de l’allocation de ce contrat, de même que sa résiliation, en 2015.

Vikram Bhunjun a insisté face aux questions de la présidente de la commission d’enquête, Carol Green-Jokhoo, à l’effet que Betamax-ESM Pte n’a fait que de trouver un accord qui serait approprié pour toutes les parties en termes d’affaires. « Nous n’avons pas fait pression sur la STC, nous avons négocié », déclare l’homme d’affaires, qui a d’ailleurs obtenu gain de cause en arbitrage contre l’État et a dû être compensé à hauteur de Rs 5 milliards.

La juge Green-Jokhoo : La STC est informée (se référant à une lettre de Vikram Bhunjun envoyée à la STC, Ndlr) que certaines dates sont importantes pour la joint-venture. Par exemple que la joint-venture est en mesure de conclure un contrat de construction avec le constructeur pour la livraison du navire dans les 15 mois suivant le début des travaux de construction. À condition qu’elle soit en mesure de demander au constructeur de commencer les travaux avant le 15 mai 2009, le navire pourrait être livré en septembre 2010. Et cela nécessite que tous les financements soient documentés et disponibles d’ici fin avril 2009. Ce que la commission tente de comprendre, c’est pourquoi, après avoir obtenu en janvier 2009 l’accord de principe du ministère des Infrastructures publiques, il y avait nécessité de tenir le Permanent Secretary K. S. Pather informé de la lettre (STC).

Bhunjun (VB) : Il m’aurait dû m’informer de ne plus le mettre en copie des documents. He was the one that sent the letter of January 2009. Et je pense que in all fairness, il devait être tenu informé que nous avions soumis formellement notre proposition détaillée.

La juge : Le General Manager de la STC (à l’époque Ranjit Soomarooa, Ndlr) ainsi que des officiers qui ont déposé ont soumis devant la commission que la STC n’était pas d’accord avec toute cette partie relevant de la construction du pétrolier.

VB : Je ne suis pas au courant.

La juge : La STC voulait un simple contract of affreightment for freight services of petroleum products. Ils ont dit qu’ils trouvaient difficile et complexe d’avoir toutes ces issues dans le CoA.

VB : Si vous regardez la lettre de janvier 2009, c’est mentionné “brand new vessel”. It is not something that you go off to the shelf and take a vessel. That doesn’t not exist. It has to be built from scratch. Whether it’s the ministry of Shipping or Commerce, it’s the Government of Mauritius. They told us in the award brand new vessel. Cela requiert du temps et du financement. Nous suivions uniquement ce qu’on nous a demandé. It would have been simpler to take a second hand. No major shipping lines in the world has a brand new vessel lying in their yard.

La juge : La STC ne voulait prendre part dans la construction du pétrolier. STC would also have a liability if there is default.

VB : No. There is no liability on the STC on that. To make something happen there need to have an agreement, negotiation, fair deal, win-win situation. We as businessmen we know this very well. STC is saying we were imposing ourselves. That was far from it. In our first statement we agreed to many commercial terms that they were proposing. Whatever they proposed in some way we gave it to them. That represented about more than 10% on our price that were going to quote at that time. We negotiated. There were negotiations.

Vikram Bhunjun a aussi été confronté à la déclaration de l’ancien ministre Mahen Gowressoo en ce qui concerne une rencontre qui aurait eu lieu au bureau de l’ancien ministre Anil Bachoo. Il a affirmé ne pas comprendre cette déclaration, d’autant plus que Mahen Gowressoo aurait indiqué qu’il ne savait pas qui était cette personne au bureau de l’ancien ministre des Infrastructures publiques. « Comment peut-il dire qu’il ne me connaissait pas alors que nous sommes dans le business de la construction depuis plusieurs années ? » a-t-il questionné.

Par ailleurs, lors de la séance de lundi, l’ancien Premier ministre et leader du Ptr, Navin Ramgoolam, a déclaré ne pas être en mesure d’affirmer si le dossier soumis au Conseil des ministres en ce qui concerne le contrat de Betamax avait été modifié. Il a fait comprendre qu’il ne pouvait fournir d’autres détails à la commission d’enquête. Il était en effet questionné sur les affirmations de Mahen Gowressoo à l’effet qu’Anil Bachoo avait sollicité le soutien de l’ancien ministre du Commerce sur le dossier Betamax, devant être présenté au Conseil des ministres.

Commission d’enquête sur l’affaire Betamax : le gouvernement paie le prix du fret pétrolier deux fois plus cher qu’avec Betamax, soutient Veekram Bhunjun

Le fret coûte actuellement 50 dollars la tonne, comparé aux 25 dollars la tonne avec le contrat Betamax.

Le CEO de Betamax était à nouveau face à la Commission d’enquête cet après-midi. Veekram Bhunjun est d’avis que la résiliation du contrat d’affrètement était un acte irréfléchi, d’autant que le gouvernement paie actuellement le double pour l’importation de produits pétroliers. En effet, le fret coûte actuellement 50 dollars la tonne, comparé aux 25 dollars la tonne avec le contrat Betamax.

Devant la juge Carol Green-Jokhoo et l’assesseur Kodados Mosafeer, Veekram Bhunjun a souligné que le gouvernement a résilié le contrat en 3 semaines, alors qu’il a fallu près de 2 ans pour le concrétiser. À noter que selon le contrat, le Red Eagle devait assurer le fret jusqu’en 2026.