Permis De Conduire: La Cacophonie du 30 Mai aux Casernes

11 years, 5 months ago - 3 June 2013, Le Mauricien
Permis De Conduire: La Cacophonie du 30 Mai aux Casernes
Déjà prise à partie ces derniers temps à cause de nombreux dossiers brûlants, notamment ceux de l'implantation du permis à points à Maurice, de la distribution des Driving License Counterparts (DLC) aux détenteurs de permis de conduire, et des radars-flasheurs intempestifs, la Traffic Branch de notre police nationale a, une nouvelle fois, fait de nombreux mécontents cette semaine.

En effet, pour des raisons encore inexpliquées, une cacophonie monstre a régné ce jeudi 30 mai au Traffic Police Headquarter des Casernes Centrales, plus particulièrement à la section chargée de délivrer les permis de conduire. En effet, aucune des personnes s'étant déplacées aux Casernes ce jour-là n'a, semble-t-il, pu récupérer son permis, sans aucune explication plausible de la part des policiers présents, dont la plupart était affairée à trier, à la main, une véritable montagne de papier bleu dans une salle.

Les conducteurs étant venus récupérer leur permis de conduire ou leur learner's licence étaient pourtant nombreux à s'être rendus aux Casernes ce jeudi 30 mai. Beaucoup plus nombreux que d'habitude, semble-t-il… Les policiers affectés à ce bureau de la Traffic Branch se sont tout simplement retrouvés débordés, et les conducteurs visiblement mécontents du fait qu'ils ont tous eu droit à la même "explication", qui ne pouvait satisfaire personne. « Les policiers sont occupés à trier les permis. Ceux-ci ne sont pas prêts. Revenez le 30 juin… Ou peut-être un peu avant, on ne sait jamais. Peut-être qu'ils seront prêts avant… » Des propos on ne peut plus flous de la part d'un officier en uniforme.

Ce dernier, assis à une table, sortait la même phrase-type à tout le monde. Il était également chargé de la lourde tâche de tamponner les temporary licences de ceux qui en avaient besoin, étendant leur date de validité jusqu'au 30 juin. Fait curieux, tous ceux qui les présentaient avaient des documents valables jusqu'au 30 mai…

Si un conducteur exprimait son mécontentement un peu plus que les autres, le policier chargé de l'accueil répondait systématiquement : « Il y a un de mes supérieurs un peu plus loin. Allez le voir, peut-être qu'il pourra vous répondre… » S'il arrivait au gradé en question, qui restait prudemment dans la salle où le « tri » était effectué, de sortir, il se retrouvait immédiatement entouré de personnes cherchant soit à obtenir davantage d'explications, soit à chercher « enn ti zes » de sa part pour récupérer immédiatement leur permis. Mais rien n'y a fait.

Un coup d'œil dans la salle de « tri » permettait en effet de constater l'étendue du problème. Une dizaine de policiers s'y trouvaient, tous assis à des tables sur lesquelles se dressaient… des montagnes de permis de conduire ! Si, effectivement, une sorte d'opération de tri minutieux semblait s'y dérouler, l'objet du tri en lui-même n'était pas évident. Était-ce un classement par ordre alphabétique ? Faisaient-ils la distinction entre les permis et les learner's licences ? Aucune explication.

À la table du policier chargé de dire à tout le monde de revenir dans un mois, une certaine animation devait attirer l'attention. On venait de vider sur sa table un tiroir rempli de photos d'identité ("passport"), parmi lesquelles une des personnes présentes devait tenter de retrouver la sienne. On se serait presque cru à un jeu télévisé, il ne manquait que la clepsydre ! Si les photos des conducteurs sont généralement agrafées aux dossiers de demande de permis/learner au moment de leur dépôt, on est en droit de se demander pour quelle(s) raison(s) des photos d'identité orphelines, qui ne sont pas gratuites, se retrouvent "oubliées" dans des tiroirs de notre force policière.

Une nouvelle tentative d'en savoir plus auprès du policier-préposé au tampon devait apporter un élément de réponse supplémentaire. Ainsi, selon ses propos, cette cacophonie générale a été causée par le fait qu'il y a eu de nombreuses demandes de learner's licence et de permis ces derniers temps. « Nous avons dû beaucoup travailler pour répondre à la demande, même la nuit ! » devait-il ajouter.

Autour de lui, les personnes résignées à s'en aller sans leur papier bleu ne cachaient pas leur déception ou leur mécontentement. « J'ai pris un congé pour rien », pouvait-on régulièrement entendre. Une jeune fille, qui était venue récupérer son learner – qu'elle avait dû faire réimprimer, ayant égaré le précédent – se lamentait de devoir se déplacer une nouvelle fois, parce qu'elle habitait « loin », et d'attendre un mois encore.

C'est en discutant avec les conducteurs et apprentis-conducteurs qui s'étaient déplacés pour rien qu'un semblant d'explication devait émerger. En effet, si tous ceux présents avaient été convoqués pour récupérer leur permis le même jour, soit le 30 mai, par contre, les demandes des uns et des autres n'avaient pas été faites en même temps. Ainsi, qu'ils aient effectué leur demande de permis/learner le 15 avril, le 30 avril, ou encore plus tard, tous ont été invités à venir prendre leur permis… le 30 mai !

Pourquoi cette date précise, personne ne saura le dire. Pas même le policier-préposé. Ce dernier n'a répondu que par un haussement d'épaules quand certains lui ont fait remarquer que le bon sens aurait dû faire réaliser à ses collègues que convoquer l'ensemble des demandeurs de permis de conduire sur six semaines (au moins, si l'on part du 15 avril) le même jour aurait évidemment causé de tels problèmes logistiques.

Haussement d'épaules également, quand on lui a demandé ce qui se passera le 30 juin, quand tout le monde reviendra…